Deux adhérents de Bures en transition, le premier architecte et la seconde urbaniste, ont écrit une lettre au maire M. Vigier, co-signée par le comité de pilotage de l’association, au sujet de la communication du journal mensuel des buressois dans la double page récurrente intitulée «4 vérités à rappeler en matière d’urbanisme ».
Quelle partie du texte pose question ?
Dans cette double page, le deuxième point mentionne :
« La ville ne peut pas refuser d’accorder un permis
sous prétexte qu’elle n’apprécie pas le projet présenté »
et il est précisé plus bas que
« Si le projet est conforme au PLU, le permis
doit obligatoirement être délivré par la commune ».
Ces affirmations laissent entendre qu’un projet conforme au PLU doit être accepté tel quel même si celui-ci est inapproprié, « moche », portant atteinte au paysage ou à l’environnement. Cela donne une impression d’impuissance de la collectivité par rapport aux intérêts privés. Or, le rôle central des élus en matière d’urbanisme est bien d’analyser les projets et de les faire évoluer par un travail de concertation avec les porteurs de projet afin de les rendre, au minimum, acceptables pour la commune sous tous leurs aspects (sociaux, urbains, architecturaux, paysagers, environnementaux…) mais si possible de les rendre très qualitatifs.
Comment la municipalité peut jouer un rôle sur l’évolution d’un projet d’urbanisme ?
Ce travail doit se faire de préférence en amont, mais également en cours d’instruction si c’est nécessaire. Ces échanges sont, de notre point de vue, indispensables car le PLU, aussi bien élaboré soit-il, ne peut pas garantir la qualité des projets de chaque maître d’ouvrage. Le maire étant responsable de l’urbanisme, il a un réel pouvoir, non seulement juridique, mais aussi de conviction et d’accompagnement, en lien avec d’autres organismes de conseils : Bâtiments de France, CAUE, etc.
La municipalité au travers de sa communication doit donc assumer son rôle de responsable de l’urbanisme.
Il est certes intéressant de rappeler la règle en matière d’urbanisme dans le bulletin municipal, mais nous pensons qu’il faudrait nuancer ce rappel à la règle en insistant sur la dimension qualitative nécessaire à chaque projet. En somme, envoyer un signal d’ambition et d’exigence plutôt que de s’abriter simplement derrière la règle.
Rappeler, en même temps, l’importance de la concertation et des conseils en amont avec la mairie, ou à des organismes comme le CAUE 91, et du recours à des professionnels qualifiés.
Enfin, compléter en parlant d’urbanisme d’une façon plus attrayante, en intégrant toutes les composantes de la ville, en faisant référence à des opérations exemplaires réalisées dans la vallée… ou ailleurs et en faisant témoigner les acteurs de ces réalisations.
Pourquoi faudrait-il être précis dans le journal des buressois ?
Nous sommes conscients que l’urbanisme demande une concertation qui peut être parfois difficile avec des porteurs de projet qui prennent les règles d’urbanisme comme une atteinte à leur « droit fondamental » de propriétaire foncier. Cependant, nous sommes intimement convaincus que l’information, la communication mensuelle peut contribuer à améliorer la compréhension du public sur les questions complexes de l’urbanisme.